Questions & Réponses

Retoucher aujourd’hui son corps au gré de ses imperfections, de ses désirs et de ses complexes n’est plus une tâche impossible.  De plus en plus de gens ont recours à la chirurgie esthétique pour corriger des défauts acquis à la naissance, à l’adolescence ou encore à l’âge adulte. Améliorer son apparence pour une meilleure image de soi est désormais un acte anodin. Le spectre du bistouri a laissé place à un climat de confiance.

Dr El Hassane Tazi est spécialiste, diplômé de médecine de Montpellier, en chirurgie plastique et esthétique. Avec lui, nous vous proposons de faire un tour d’horizon d’une discipline peu connue ou méconnue chez nous.

Q1. Votre bureau inspire beaucoup de chaleur. Il est différent de celui d’un médecin habituel. Est-ce une volonté propre au chirurgien esthétique pour se rapprocher de ses patients ?
Réponse: Les personnes qui ont recours à la chirurgie esthétique ne sont pas malades somatiquement. Elles viennent tranquillement consulter et c’est pour cela que le décor doit prêter une certaine sensibilité pour montrer au patient que nous sommes là pour discuter, trouver une solution plutôt que traiter un problème en urgence.

Q2. Est-il facile de mettre en confiance un client ?
Réponse: Le côté psychologique chez un chirurgien plasticien est extrêmement important. D’une part, le patient doit se sentir immédiatement en confiance sinon il devra repartir pour une autre consultation et toujours dans le but d’établir cette confiance. D’autre part, nous ne sommes pas là pour juger mais pour écouter, pour conseiller et savoir adapter les conditions du patient à ses possibilités.

Q3. Donc, vous êtes d’accord qu’un chirurgien plasticien n’est pas un magicien ?
Réponse: Vous savez, un chirurgien esthétique est avant tout un médecin ayant suivi une formation médicale, chirurgicale puis esthétique. A aucun moment, il ne peut prétendre être un magicien pour transformer une silhouette. Il essaie simplement d’apporter de l’harmonie, de donner une apparence naturelle. Si nous devions le comparer, nous pouvons dire que c’est un artiste comme un peintre qui peint un beau tableau mais qui ne signe pas car le bistouri ne doit laisser aucune trace, du moins un minimum.

Q4. Pensez-vous que tous les médecins peuvent pratiquer la chirurgie esthétique ?
Réponse: Par la loi, tous les médecins peuvent traiter. Sur le plan pratique, il est préférable de faire appel à des experts reconnus par le Conseil de l’ordre, des professionnels qui ont écrit dans ce domaine, qui ont approfondi leur recherche car le diplôme n’est plus suffisant aujourd’hui. Ce qu’on pratiquait il y a une quinzaine d’années n’est plus à jour. Un diplôme donne la base mais la recherche vous offre la possibilité d’être à la pointe.

Q5. Nous remarquons depuis quelque temps une véritable lancée vers la chirurgie esthétique. Est-ce vouloir répondre au standard international de beauté ?
Réponse: Je ne pense pas qu’il y ait un standard sinon les recherches scientifiques dresseraient des dimensions précises, des formes à respecter. C’est illogique car nous sommes face à un corps humain qui se transforme, nous ne sculptons pas un morceau de bois. Le corps humain varie d’une personne à l’autre et réagit différemment pour chacun. La création divine est concrète, nous ne sommes là que pour harmoniser, pour apporter un plus et tous ceux qui prétendent le contraire sont des charlatans.

Q6. Est-elle pratiquée au Maroc ?
Réponse: A ma connaissance, non.

Q7. La transexualité n’est pas une chirurgie plastique ?
Réponse: C’est une chirurgie plastique mais parfois fait l’objet d’une chirurgie réparatrice si plusieurs psychologues se réunissent et approuvent cette alternative pour l’équilibre du patient.

Q8. Est-ce une chirurgie interdite par la loi ?
Réponse: Quelque part, oui. Vous savez, en tant que médecins, nous sommes amenés à respecter certaines valeurs sans oublier celles qui sont sacrées, découlant de notre éducation et de notre patrimoine culturel. Etre des scientifiques ne signifie pas que nous devons nous en défaire.